Les enfants et l'ésotérisme

Peut-on initier les enfants à la magie ?

Telle est la question que l'on m'a posée à la librairie hier. Plus précisément, une jeune fille de 12 ans est venue accompagnée de sa maman afin de me demander un ouvrage pratique de magie blanche. Il a allait donc de ma responsabilité de libraire de lui conseiller un livre. Oui, mais que répondre à un enfant qui souhaite pratiquer ?

Cette question, je me la suis souvent posée, et pour cause : mes deux enfants sont des enfants cristal (je ferai un article ultérieur sur ce sujet), et me font souvent la demande de participer à mes rituels/mes tirages d'oracles ou de runes. 

La réponse dépendra bien entendu de chaque parent, mais je vous livre ici mon avis.

Je suis toujours très prudente avec les enfants qui souhaitent s'exercer à la magie. En effet, les enfants en bas âge ne me semblent pas armés pour les pratiques occultes. Rappelons les risques qu'il y a à pratiquer : un enfant très jeune sera-t-il apte à se défendre en cas de besoin ? Certains me répondront peut-être que plus ils sont petits, plus les enfants sont encore proches du cosmos, et donc de la magie - ils "perdent" petit à petit leurs dons au fur et à mesure qu'ils perdent leur innocence et s'ancrent dans la matérialité, pour, vers 8/10 ans, être beaucoup moins perméables à leur 3e œil (qu'il pourront ré-ouvrir plus tard) - et qu'ils sont donc protégés de façon innée.

Pour l'avoir vécu, même un rituel innocent peut tourner au vinaigre : j'ai un sympathique souvenir d'une invasion d'esprits frappeurs alors que je faisais simplement une offrande (des fleurs séchées) pour célébrer Imbolc... Et que dire du jour où mon fils (6 ans), a saisi un soir (malgré mon interdiction) un bâton chamanique et l'a frappé par terre avant que j'ai eu le temps de dire ouf ! Et me voilà à devoir me lever à 3h du matin pour fermer les portes chamaniques ouvertes dans la maison... un pur moment de bonheur 😔 !

Imaginons à présent qu'une entité majeure néfaste décide de passer la porte ouverte par notre petit chérubin... bon courage !

En faisant quelques recherches pour écrire cet article, j'ai eu la surprise de constater que nombre de parents laissent un accès libre à leurs outils ésotériques à leurs enfants. Non seulement, cela suppose que le parent ne connait pas les bases de la protection en radiesthésie (article à venir ce concernant), mais surtout qu'il connait mal l'outil qu'il va laisser entre les mains de son enfant. Si votre enfant joue avec un pendule laissé là et ouvre une porte directe vers le cosmos, il faudra bien la refermer. Sans compter que quelque chose pourrait bien en profiter pour passer la porte ainsi créée.

Dans la librairie, les ados me demandent souvent des pendules. Je le leur refuse. Il en va de ma responsabilité. Evidemment, je ne pourrais pas les empêcher d'aller acheter un pendule ailleurs, mais je reste droite dans mes bottes et leur refuse, tant qu'ils ne sont pas majeurs.

Plus globalement, il me semble que les enfants en bas âge ne voient de la magie que ce que les contes ou le cinéma leur en apprend : un monde féerique aux incroyables merveilles. Hélas, si vous pratiquez, vous savez aussi bien que moi que la magie peut être très bénéfique, comme absolument néfaste, selon l'usage que l'on en fera.

Il ne suffit pas d'avoir de bonnes intentions. Une pensée en l'air avec le bon outil et votre message arrive directement dans les oreilles des divinités (que je vais qualifier de Source). Et paf ! fuite de gaz chez le voisin et sa maison explose (non, n'en profitez pas pour avoir de mauvaises idées ! 😆)

Pour les ados, ces grands enfants en pleine transition, les boums d'hormones ne m'incitent pas particulièrement à leur mettre un outil ésotérique dans les mains : c'est justement parce qu'ils sont puissants dans ces moments-là (je parle notamment pour les jeunes filles des premières règles qui amènent un pouvoir débordant, mais pas seulement), que j'aurais pour ma part tendance à les surveiller comme l'huile sur le feu. Je ne vais pas les fustiger en arguant de la volonté de certains ados de surfer sur la vague "cool" du satanisme ou d'autres pratiques malsaines, car je pense sincèrement que la plupart d'entre eux se cherche, dans cette période où ils se construisent, tâtonnent pour trouver leur identité, leur individualité. Certains verront la magie comme une passade. Pour d'autres, ce sera un élément qui les accompagnera toute leur vie.

Vous l'aurez compris, je suis assez négative à l'idée de pratiquer la magie avec un enfant, ou de lui apprendre de but en blanc des rituels.

Pourtant, moi-même je suis parfois tentée, en sentant le magnétisme qui bouillonne dans les mains de mon fils, et voyant ma fille (2 ans) chasser de façon innée les énergies lourdes... leur apprendre me permettrais peut-être justement de mieux les protéger. Peut-être que les gestes de protection sont justement ceux qu'il faudrait que je leur montre, car après tout, c'est à un âge tendre que l'on apprend le mieux.

J'ai opté pour la solution joker : je leur donne certaines pierres de lithothérapie. Des pierres d'amour, de calme, d'apaisement, de gros dodos pour que les parents soient tranquilles, de confiance en eux, de protection aussi. Cela me permet de parler d'un type de magie avec eux, que je pratique depuis plusieurs années, en conscience et en bienveillance, et surtout sans risque (j'ai essayé : pas moyen d'ouvrir un portail avec un quartz rose 😄).

Pour en revenir à ce qu'il s'est passé hier, j'ai fini pas proposer à la jeune fille de commencer par se documenter, notamment sur l'histoire de la magie. Je lui ai expliqué que l'on avait le droit de se tromper lors de la préparation des rituels, mais plus pendant leur réalisation. Et aussi, sans non plus l’écœurer ni lui faire trop peur, des risques réels existants dans l'ésotérisme. Je l'ai orientée en douceur vers la magie verte, cette magie que l'on peut exercer simplement en allant cueillir des mauvaises herbes au fond du jardin, et qui pourtant peut apporter un développement colossal dans les dons de guérison et de connaissance des simples.

Et vous, qu'en pensez-vous ?

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